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Masculin – féminin

Le sujet des Rencontres de Sophie (Nantes)

Présentation du thème 2 mars 2025

Le combat pour l’égalité des sexes est le plus radical qui puisse être. la différence des sexes structure la pensée humaine en 2 principaux concepts , l’identique et la différence.

Changer le rapport du masculin et du féminin, c’est donc bouleverser nos ressorts intellectuels les plus profonds élaborés au fil des millénaires. (Françoise Héritier)

Merci de nous proposer des textes, toute forme de documents.

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Une phénoménologie féministe – Camille Froidevaux Metterie ; extraits – Où va la phénoménologie française – Vrin

Nous observons depuis quelques années un mouvement de réviviscence féministe centré sur la question du corps des femmes dans ses dimensions les plus intimes…On assiste à une myriade de revendications … rendre les produits hygiéniques accessibles à toutes les femme, dénoncer les violences gynécologiques et obstétricales, représenter tous les organes génitaux féminins et discuter de leur rôle dans le plaisir sexuel, débattre publiquement des pathologies  génitales…, lutte pour que les agressions sexuelles soient considérées pour qu’elles sont, des délits, de et un crime, réclamer  enfin que les femmes battues par leurs conjoints soient protégées…

Il faut faire l’effort de revenir aux origines conceptuelles du féminisme   pour redéployer une approche phénoménologique du corps vécu des femmes…

Aux sources beauvoiriennes de la phénoménologie féministe.
Affirmer l’ancrage corporel de l’existence, comme le fait la phénoménologie, c’est affirmer la dimension éminemment subjective du corps

Le corps vécue renvoie toujours à une situation, c’est-à-dire à notre nécessaire immersion dans un contexte   social et culturel donné… irréductiblement incarné, socialement situé et essentiellement libre, le sujet phénoménologique se  saisit  au double prisme de l’intersubjectivité et de l’historicité.
Pourtant le corps vécu n’est pas sexué. Chez Heidegger, le Dasein est sexuellement neutre, le féminin et le masculin étant définis comme des configuration contingentes et empiriques sans signification existentielle, ni transcendantale, ni ontologique… Et lorsque Merleau-Ponty envisage le corps des femmes, c’est pour s’intéresser         à ses dysfonctionnements, la frigidité comme refus de la condition féminine ou l’anorexie comme refus d’autrui et de l’avenir. Le corps phénoménologique est un corps générique et universel, un corps mâle donc.

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C’est à Simone de Beauvoir, d’avoir introduit la sexuation dans le cadre conceptuel de la phénoménologie… « Ce qui définit   d’une manière singulière la situation de la femme, c’est une, étant comme tout être humain, une liberté autonome, elle se découvre et se choisit dans un monde où les hommes lui imposent de s’assumer comme l’Autre : on prétend lé figer en objet, et la vouer à l’immanence. »

 

Ce que Beauvoir révèle par là-même, c’est que l’expérience vécue des femmes les prive de cette destinée de liberté que Merleau-Ponty associe intimement à l’existence en tant qu’elle est incarnation perpétuelle. Le Programme du féminisme phénoménologique est ainsi posée : si le corps est le sujet et si le corps féminin est l’objet pour l’homme, comment faire pour que  les femmes s’affirment comme des sujets à la fois sexués et libres ?..

 Il s’agira d’affranchir la femme de cette relation de subordination … en dénonçant les mécanismes de l’aliénation féminine, tous ces vecteur par lesquelles les femmes sont vouées aux hommes -sexualité, mariage et maternité – et qui les enferment dans la passivité et la dépendance…

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« Le corps performé de Judith Butler »Ce que la philosophie doit aux femmes ; l’histoire oubliée de la pensée, des origines à nos joursEstelle Ferrarese – Vrin Sous la direction de Laurence Devillairs et Laurence Hansen- Love

C’est d’une manière a priori paradoxale que Judith Butler fait irruption dans la philosophie féministe : en récusant d’une part la pertinence du prédicat « femmes », en ramenant d’autre part le corps à l’effet d’un ensemble de régimes discursifs.

Dans trouble dans le genre (1990), elle dénonce la tentation de se ranger sous un quelconque étendard féminin. Le genre, comme la sexualité, est construit sur un binôme hiérarchique dont chaque terme est le corrélat de l’autre. Selon elle, user la catégorie « femmes » revient à dupliquer les caractéristiques asymétriques et réifiantes du binôme hommes/femmes. La conséquence en est que le « féminisme « suppose, fige et contraint les sujets mêmes qu’il espère représenter et libérer ».
D’un autre côté, le corps est appréhendé comme pur produit de normes, qui lui donnent en même temps qu’une identité sexuée, une forme.

Elle développe une théorie de la performativité, référant   à un ensemble d’actes qui ont le pouvoir de faire advenir ce qu’ils décrivent, mais qui ne s’exercent sur aucune substance, aucun « avant » ontologique qu’il faudrait modifier. Aussi bien le genre, qui est « toujours un faire », que le sujet, dont l’illusion d’intériorité et d’intégrité est fabriquée, en une série ininterrompue d’actes, sont produits performativement.

Dans cette perspective, même le corps doit être conçu comme  « l’héritage d’actes sédimentés plutôt que comme une structure, une essence ou un fait prédéterminé ». 

La référence à John L. Austin, ainsi que l’usage du terme « performatif » conduit le lecteur à penser qu’elle dessine une pragmatique  du langage, un   jeu de contraintes entre énoncés qui auraient un   pouvoir sur ce sur quoi ils s’apposent, une institution d’ordre grammaticale, faite de conventions et de structures qui sont la condition de possibilité de ce qui est dit.

De fait, à première vue, ce sont les corps dans leur « seule intelligibilité qui préoccupent Judith Butler, c’est-à-dire leur interprétabilité par leur inscription linguistique dans la binarité et l’hétérosexualité…De surcroît, une partie de l’argumentation de Judith Butler est explicitement dirigée contre la  phénoménologie, qu’elle récuse pour cette raison qu’elle présupposerait l’existence d’un sujet non construit. Pire selon elle, la description phénoménologique crée ses objets – le sujet femme et le corps féminin – de manière performative, tout en leur conférant une apparence de naturalité, participant à l’essentialisation   du sujet femme et produisant   à l’intérieur du féminisme le fonctionnement du pouvoir.

Chez Beauvoir en particulier, elle regrette de ne trouver le corps que comme fait « en   attente de signification » » pré-discursif.

… Dans la théorie de Judith Butler l’identité ou la sexualité sont nécessairement construites à l’intérieur des relations de   pouvoir existantes ; toutefois il n’est pas impossible de les subvertir. Il n’est certes pas d’autres possibilités que de répéter la norme, mais la répétition peut donner lieu à « d’inattendues permutations », possibilité exploitée dans la parodie, et tout particulièrement par le personnage du drag

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Judith Butler

Wikipedia

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