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Peut-on être heureux sans être libre – suite

3 – Du déontologisme de Kant

« Tous les êtres humains cherchent désespérément le bonheur »

Kant

Le bonheur repoussé par Emmanuel Kant

La philosophie morale de Kant pratique à l’égard du principe de bonheur une défiance

Une fin quelconque ne saurait être moralement bonne :

1- s’il est impossible d’en envisager l’universalisation

2 – si elle fait surgir dans le projet de son accomplissement des incohérences ou contradictions.Kant ne nie pas que tous les hommes recherchent le bonheur ; certes il n’ y a pas de morale sans prise en compte de la question du bonheur. Mais Kant entend montrer que, en fait, le bonheur ne peut constituer, directement la fin de l’éthique, dans la mesure où le bonheur, bien que constituant une fin universelle, en faire une fin voue l’existence à une série de contradictions

Les désirs sont contradictoires entre eux ; la satisfaction de certains penchants et la recherche de leur satisfaction sont de toute façon, infinies.

Le bonheur est donc impossible, et l’existence qui s’épuise à le rechercher ( la fin est la satisfaction de toutes les inclinations) est intrinsèquement contradictoire puisqu’il est exclu en fait de les satisfaire toutes, et que celui qui choisit de vivre selon ce principe devra sans cesse établir des compromis plus ou moins pénibles, au prix de certains renoncements…

4 – De l’utilitarisme

BENTHAM

Jeremy Bentham

J.S.Mill .2

John Stuart Mill

Extraits de Wikipeda

l’utilitarisme est une doctrine éthique qui prescrit d’agir de manière à maximiser le bien-être collectif, entendu, comme la somme ou la moyenne de bien-être (bien être agrégé) de l’ensemble des êtres sensibles (dont on peut omettre ceux qui ne sont pas affectés par l’acte considéré). On résume souvent l’utilitarisme par une maxime généralement attribuée à son premier théoricien, Jérémy Bentham : « le plus grand bonheur du plus grand nombre ». Cette formule met en évidence le fait que l’utilitarisme n’est ni l’égoïsme (le plus grand bonheur pour un seul individu, fût-ce au dépens des autres), ni l’égalitarisme (même bonheur pour tous, dût-il être globalement faible) ; elle fait apparaître cependant deux objectifs distincts (nombre d’individus affectés ; niveau de bonheur de chacun d’entre eux) et qui ne sont généralement pas conciliables, tandis que l’utilitarisme n’a qu’un seul objectif : la quantité globale de bonheur.

5 – De l’éthique des vertus

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Aristote

Dans son Ethique à Nicomaque, Aristote inaugure la philosophie morale. Il souligne que « toute action et tout choix tendent vers quelque bien », le bien ultime, un bien qui n’est pas fourni par l’extérieur, mais qu’on doit trouver par soi-même, dans sa propre activité. Atteindre ce bien exige en effet un effort, un travail sur soi (la vertu, et surtout un sens de la contemplation).

Le terme d’Eudémonisme dérive du grec, eudaimonia, qui signifie bonheur : conception de la vie et du monde qui considère que la vie heureuse et la vie moralement accomplie (la vie bonne) coïncident.

6 – La justification de la liberté selon Levinas

Levinas

extraits de Pour comprendre Levinas, par Corine Pelluchon, p217 et seq. – Seuil – 2020

Levinas dénonce une conception philosophique où le sujet tourne sur lui-même, où sa liberté n’a pas d’autre objet que l’affirmation de soi. Pour Levinas, on ne justifie pas la liberté par la liberté.

Sartre enjoint de justifier sa vie par l’engagement, afin de dépasser le sentiment d’absurdité lié à la contingence et la facticité de son existence (je suis sous la forme d’avoir à être). Dans l’Existentialisme, on justifie sa vie par sa liberté, pour soi-même.

Selon Levinas, seul le rapport à autrui donne son sens à la liberté. La question n’est pas pourquoi la liberté (Heidegger, Sartre), mais pour qui ?

Sartre estime que le rapport à autrui est source de chosification, d’objectivation : « L’enfer, c’est les autres ». La philosophie de Sartre est essentiellement une philosophie de la liberté.

Levinas pense le primat de la responsabilité sur la liberté et fait de l’extériorité d’autrui la source de l’Ethique. Les existentialistes ont renoncé à tout Universalisme, estimant que le sujet ou le dasein est le principe de la vérité et de la morale personnelle et publique.

L’ontologie au sens de la métaphysique classique, et la pensée de Heidegger et de ses héritiers sont incompatibles avec la prise en compte de l’altérité, avec l’extériorité et la transcendance.

La plupart des philosophes modernes et contemporains sont des philosophes de la liberté (Existentialisme, Théories du contrat). Levinas fait de la responsabilité, ce qui constitue le sujet . Pour Levinas « la liberté ne se justifie pas par la liberté », mais « être en vérité » « suppose de rencontrer autrui sans allergie, c’est-à-dire, dans la justice ».

Au souci de soi et à la peur pour sa mort, Levinas substitue la crainte pour l’autre. La philosophie première de Levinas n’est pas un discours sur l’être, mais sur le désir pensé comme le sens du rapport à autrui, qui est

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