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sommes- nous responsables de l’avenir ? – suite

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3 – Critiques de la notion de développement durable

  1. La déforestation et l’augmentation de construction de routes dans laforêt amazonienne sont une importante préoccupation en raison de l’empiétement humain sur les milieux naturels, de l’augmentation de l’extraction de ressources et davantage de menaces pour la biodiversité.
  2. Le terme de « développement durable » a été critiqué pour le flou qui l’entoure. Luc Ferry écrit ainsi : « Je sais que l’expression est de rigueur, mais je la trouve si absurde, ou plutôt si floue qu’elle ne dit rien de déterminé. (…) qui voudrait plaider pour un « développement intenable » ! Évidemment personne ! […] L’expression chante plus qu’elle ne parle »
  3. Le concept rencontre des critiques à plusieurs niveaux.
  • Le philosophe Dominique Bourg craint une dérive vers des modèles de substitution à durabilité faible, qui admettent que la destruction du capital naturel — qui découle immanquablement des activités économiques — peut être compensée par la création de capital reproductible et donc de techniques diverses.
  • Dans le même ordre d’idées, certains auteurs, tels que les économistes américains Pearce et Turner, par exemple, soutiennent en 1990, que la dégradation du capital naturel  est irréversible, en soulignant que la capacité de l’environnement à assimiler les pollutions est limitée. D’autres auteurs, comme Paul Ekins  en 2003, appartenant au courant de l’économie écologique, mettent en avant le caractère irremplaçable de certainesressources naturelles, qui rend le capital naturel non substituable.
  • Le développement durable est également critiqué en ce qu’il peut n’être qu’un outil des pays du Nord contre les pays en développement : la géographe spécialiste du Tiers-Monde, Sylvie Brunel, estime que les idées de développement durable peuvent servir comme paravent aux idées protectionnistes des pays du Nord pour empêcher le développement par le commerce des pays du Sud.
  • Ainsi, John Baden  considère que la notion de développement durable est dangereuse, car débouchant sur des mesures aux effets inconnus et potentiellement néfastes. Il écrit ainsi :  » en économie comme en écologie, c’est l’interdépedance qui règne. Lesactions isolées sont impossibles. une politique insuffisamment réfléchie entraînera une multiplicité d’effets pervers et indésirables, tant au plan écologique qu’au plan strictement économique ».

  • .Certains auteurs dénoncent une dimension religieuse ou irrationnelle du développement durable. Sylvie Brunel parle ainsi de « technique de marketing digne des grands prédicateurs », et souligne ainsi que « « le développement durable est le produit de la dernière mondialisation et de toutes les peurs qu’elle peut entraîner ». Pour Claude Allègre, il s’agit d’une religion de la nature, qui a oublié que la préoccupation essentielle devait être l’homme : « La moulinette écologique a, hélas, amplifié le mot « durable » et effacé le mot « développement » au fil des années.
  •  D’autres penseurs soulignent encore les menaces potentielles pour les libertés individuelles que les idées au fondement du développement durable peuvent représenter. Le philosophe Luc Ferry voit par exemple dans les idées de Hans Jonas des idées potentiellement totalitaires et souligne les risques du développement durable à cet égard.
  •  Les tenants de l’écologie politique considèrent que le terme de développement durable est un oxymore car les ressources naturelles sont finies alors que le mot « développement » présuppose, selon eux, une exploitation toujours plus importante, voire infinie, de ces ressources. Ainsi, Serge latouche, sous un angle économique, ou Jean-Christophe Mathias, sous un angle philosophico-juridique, critiquent ce concept. Jean-Christophe Mathias estime que le concept de développement durable est « schizophrénique » car il propose de régler des problèmes environnementaux par ce qui en est, selon lui, l’origine, à savoir la croissance économique continue. Il considère que le développement durable, de même que leprincipe de précaution, n’est pas adapté à une politique volontariste de protection de la nature car il donne à ses yeux la primauté à l’économie sur les questions sociale et environnementale.

  • Serge Latouche, de son côté, interroge les différentes dénominations du concept, à savoir développement durable, soutenable ou supportable et conclut que le développement serait problématique du fait de la finitude de la planète. Il propose de sortir de «l’ économicisme » et d’organiser la décroissance.
  • D’autres critiques estiment que les trois dimensions, écologique, sociale et économique, ne suffisent pas à refléter la complexité de la société contemporaine. C’est ainsi que l’organisation « Cités et Gouvernements locaux réunis »  (CGLU) a approuvé en 2010 ,     la déclaration : « La culture : quatrième pilier du développement », fruit du travail réalisé dans le cadre de l’Agenda 21 de la culture.
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