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Déconstruction du patriarcat : pourquoi ? Comment ? Suite 2

Présentation du thème 5 du 12 janvier 2025

Parmi de nombreuses références, dans le cadre de notre support contraint, nous avons choisi   de mettre la lumière sur   3 porte-drapeau renommés ,Yvon Jablonka, Monique Wittig, Michelle Perrot. Le sujet implique à l’évidence un minimum de développement ici.

Les textes proviennent de courts extraits, de Wikipedia, et de livres des auteur(e)s cité(e)s. Ce sujet renvoie à ce qui a déjà traité par nous, l’année dernière en octobre 2024  « les rapports hommes-femmes », et ce qui sera traité en mars 2025 « Masculin-Féminin ».

Notre bibliographie, bien sûr, ouvre à d’autres horizons.

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Le temps des féminismes – Grasset – 2023 – p.63 et seq. – Michel Perrot avec Edouardo Catillo

Un patriarcat persistant

. .

Michelle Perrot

Wikipedia

a – Il y a un accord relativement général, dans le moins dans le monde occidental,   sur l’existence d’une différence hiérarchisée des  sexes, qu’on l’appelle patriarcat, ou plus récemment, domination masculine.

Est-ce un système originel, de toute éternité ? Ou le résultat d’une évolution (ce que pensait Darwin), voire d’une conquête entérinant la grande défaite du sexe féminin ? a cet égard, la controverse   fut très forte au XIXème sicle.

Les anthropologues – Morgan, Bachofen – croyaient à un matriarcat   primitif, soutenu par Engels.

Dans les Origines de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, le compagnon de Marx incrimine le capitalisme, qui aurait fait triompher l’idéal, au fond très viril de la compétition victorieuse.

L’oppression des femmes, comme elle des prolétaires, aurait des origines économiques et les unes comme les autres en seraient libérés par la révolution sociale.

En substituant la lutte des sexes à celle des classes, le féminisme était alors considéré comme un dérivatif dangereux, voire une ruse du capitalisme…

  1. La pensée de la différence

L’idée d’un pouvoir féminin originel incarné par la grand-mère a séduit nombre de féministes, en quête de modèles entraînants tels que les Amazones, femmes de cheval, d’arme et de chasse Subversion totale de la féminité traditionnelle. Il s’agit là de représentations, non de réalités, comme l’ont montré historiens et historiennes de l’Antiquité.

L’anthropologie contemporaine a largement ancré la différence des sexes dans les structures fondamentales de la parenté. « Echange des biens, échange des femmes », selon la célèbre formule de Levi-Strauss, qui a eu l’immense mérité d’introduire cette différence comme variable majeure, sans toutefois interroger ni remettre en cause sa dimension sexuée.

Françoise Héritier, son élève et successeure au Collège de France, a poursuivi dans ce sens et produit une œuvre d’une importance cruciale. Dans masculin/Féminin.

La pensée de la différence, paru en 1996, elle explique la pensée de la différence par ce qu’elle « la valence différentielle des sexes », ne construction hiérarchisée qui subordonne le féminin au masculin. Selon elle, le phénomène est à la fois universel – on le retrouve dans toutes les sociétés- et intemporel -aussi loin que l’on remonte dans le temps – même à la préhistoire : c’est quasi une structure, un quasi invariant.

Pour nous historiennes, ce livre a été majeur, en ce qu’il nous a permis de comprendre les raisons profondes de l’absence des femmes dans l’histoire.

Françoise Héritier se déclare « matérialiste » et, contrairement à Simone de Beauvoir, intègre la différence biologique dans la construction des différences symboliques. Ce qui fait que les hommes ont voulu dominer les femmes, c’est justement leur ventre fécond, capable de reproduire le même et l’autre. Les mères engendrent des femmes mais aussi des hommes. Un pouvoir immense dont ils ont voulu s’emparer. Naître femme ou homme, nous inscrit dans un ordre corporel à parti duquel se construit une pensée symbolique, est c’est cette pensée symbolique qui est historique

Le discours justifiant l’inégalité a une très longue histoire. D’abord il y l’idée que Die aurait créé un ordre naturel assignant aux hommes et aux femmes des rôles à respecter. « Homme   et femme il les créa ».

Progressivement, on a naturalisé l’origine du monde, a tenté de justifier l’inégalité des rôles et des droits par les aptitudes physiques de chaque sexe : la force, mais aussi les capacités cognitives. Le cerveau des femmes leur interdirait la pensée philosophique, l’abstraction ou les mathématiques ;

aujourd’hui encore, ce préjugé continue de peser sur les orientations professionnelles des filles et sur leurs choix ; l’idée de « complémentarité » est un piège subtil qui masque la hiérarchie.

Le patriarcat est un système qui perdure, même si on préfère parler de « domination masculin » pour ne pas limiter le concept au père. Le terme « patriarcat » est très marqué par le droit romain au cœur du nôtre. L’expression « domination masculine » est plus extensive et désigne davantage le pouvoir. Patriarcat a une acception plus anthropologique et « domination masculine » un sens plus politique

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