Présentation du thème 2 du 13 octobre 2024
La théorie de « l’habitus » renvoie dos à dos deux modèles de l’action opposés. D’un côté, le déterminisme sommaire qui enfermerait nos actions dans le cadre de contraintes imposées ; de l’autre, la fiction d’un individu autonome, libre et rationnel.
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Extraits de wikipedia
1-Toute idée dérive d’une impression
Hume, quant à lui, commence son « Traité de la nature humaine », en établissant des principes. Il part d’un fait, le plus fondamental de l’épistémologie humaine (puisqu’il prend pour acquise la réfutation lockéenne des idées innées) : celui de la perception. Nous percevons, nos sens nous font ressentir des perceptions. Nous pouvons dire que nous ignorons ce que nous percevons, mais nous ne pouvons pas prétendre ne pas percevoir – la perception est un fait.
Et puisque nous n’avons pas d’idées innées, c’est-à-dire d’idées précédant l’arrivée de toute perception ou impression, « toute idée dérive d’une impression »
Il s’agit, de cette manière, de découvrir l’origine des perceptions de l’esprit, en les ramenant à des impressions sensibles que nos idées reproduisent, puisque presque toutes nos idées sont le rappel d’anciennes sensations, et d’établir les relations qu’elles entretiennent.
2 – Impression – Idées simples
Hume prend pour point de départ de son enquête ce qu’il appelle les perceptions de l’esprit. Ces perceptions sont de deux sortes
. Les impressions : « Les perceptions qui entrent avec le plus de force et de violence, nous pouvons les nommer impressions ; et sous ce terme, je comprends toutes nos sensations, passi
• les idées : « Par idées, j’entends les images affaiblies des impressions dans la pensée et le raisonnement. Telles sont, par exemple, toutes les perceptions excitées par le présent discours, à l’exception seulement de celles qui proviennent de la vue et du toucher, et à l’exception du plaisir immédiat ou du désagrément qu’il peut occasionner. » Pour David Hume, toutes les perceptions de l’esprit sont d’abord des impressions, et leur réalité n’est pas, à proprement parler, l’objet d’une connaissance : c’est une pure donnée dont nous ignorons la causalité… il s’ensuit que la différence entre impressions et idées n’est pas une différence de nature, mais de degrés : les impressions sont plus fortes et vivantes que les idées.
C’est en partant de cette conception de l’idée que Hume s’efforce de démontrer le premier point, à savoir que les idées simples viennent toujours d’impressions simples, et il fait pour cela appel à l’expérience : peut-on produire une idée simple à laquelle ne correspond aucune impression ?
3 – Le passage des idées simples aux idées aux idées complexes
Les idées ne sont pas seulement des objets inertes de l’esprit, elles se présentent dans l’imagination selon certaines relations remarquables et avec une cohérence qui les rendent le plus souvent « intelligibles ».
Il y a, pour Hume, sept relations fondamentales (qu’il appelle « relations philosophiques ») :
• ressemblance ;
• contrariété ;
• degrés d’une qualité quelconque ;
• proportion de quantité ou de nombre ;
• identité ;
• relations de temps et de lieu ou contiguïté ;
• causalité.
Ces relations sont celles avec lesquelles l’esprit relie spontanément des perceptions ou des idées. Elles lui sont naturelles, c’est-à-dire qu’elles constituent la logique avec laquelle il relie des idées. Sur ces sept relations, seules les quatre premières sont susceptibles de certitudes ; les trois dernières, en effet, soit n’existent que dans l’esprit (identité, contiguïté), soit ne peuvent pas être directement perçues par l’esprit (causalité).
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Nous nous contenterons donc ici d’établir une unique proposition générale : que toutes nos idées simples, à leur première apparition, dérivent d’impressions simples, qui leur correspondent et qu’elles représentent exactement. »….
5 – Induction : le concept d’habitude
Le concept d’habitude tient une place fondamentale dans la pensée de Hume. Puisque nous ne percevons pas la causalité de manière directe, la croyance se forge non pas par une perception directe de ce qui relie plusieurs phénomènes, mais par la conjonction constante entre deux phénomènes ou plus.
Par exemple, lorsque nous avons en face de nous un feu ou un objet enflammé, nous pouvons généralement sentir sa chaleur : la conjonction entre les deux phénomènes, le feu et la chaleur, nous permet de croire (et de savoir) que le feu chauffe. Cette expérience répétée augmente la force de notre croyance, en proportion de son intensité et du nombre de fois où elle se répète.
Comme ceci suppose que la croyance se développe à travers le temps, nous pensons instinctivement que le passé est un guide fiable par rapport au futur. Par exemple, les lois des orbites permettent de décrire les comportements passés des planètes, et de là nous supposons que ces lois fonctionnent aussi bien pour les comportements futurs.
Mais comment ce principe d’induction que nous supposons peut-il être justifié ? Pour Hume, il semble que nous ayons un instinct qui nous porte à croire que le futur sera semblable au passé, instinct fondé sur l’habitude, exactement comme pour la causalité. Cette croyance spontanée, selon laquelle le futur sera semblable au passé sur le plan des règles de causalité, fait partie du fonctionnement de l’esprit. Nous ne pouvons pas la rejeter sans rejeter aussi une part essentielle du processus qui nous permet de créer de la connaissance et du savoir. Ainsi, lorsqu’il modélise le fonctionnement de l’esprit humain, Hume a lui-même recours à l’habitude et à l’observation (y compris celle des perceptions de l’esprit, c’est-à-dire des idées) pour dégager des principes.
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